01/02/2010

Hàn Mặc Tử - Những giọt lệ


Những giọt lệ de Hàn Mặc Tử

Trời hỡi, bao giờ tôi chết đi ?
Bao giờ tôi hết được yêu vì,
Bao giờ mặt nhật tan thành máu,
Và khối lòng tôi cứng tựa si ?

Họ đã xa rồi khôn níu lại,
Lòng thương chưa đã, mến chưa bưa...
Người đi, một nửa hồn tôi mất,
Một nửa hồn tôi bỗng dại khờ.

Tôi vẫn còn đây hay ở đâu ?
Ai đem tôi bỏ dưới trời sâu ?
Sao bông phượng nở trong màu huyết
Nhỏ xuống lòng tôi những giọt châu ?
Traduction par Đông Phong :

Des larmes

Ô ciel, quand vais-je pouvoir mourir ?
Quand ne serai-je plus un être chéri,
Quand en sang se transformera l’astre solaire,
Et que mon cœur se figera comme de la cire ?
Comment retenir tous ceux qui m’ont laissé,
Quand la passion n’est pas éteinte, et que l’amour n’est pas comblé…
Vous êtes partie, et la moitié de mon âme est perdue,
Et l’autre moitié devient soudain abrutie.
Suis-je encore ici ou ailleurs ?
Qui m’a jeté dans ces célestes profondeurs ?
Pourquoi dans leur floraison dans la couleur du sang
M’ont-ils versé des perles de larmes, tous ces flamboyants ?

Extrait de : Đông Phong, Des poètes de ma terre lointaine
Je vous recommande son livre " Des poètes de ma terre lointaine ".

Une autre version plus récente. (Nhạc Trẻ)


Citation : "La vie est un livre. Si on ne voyage pas, on n'en écrit qu'une seule page..."

TÊT - La fête du jour de l’An Lunaire

Les traditions vietnamiennes -  Le Têt Nguyên Dan
Extrait du livre : La tradition religieuse, spirituelle et sociale au Vietnam – par Joseph Nguyen Hui Lay - Beauchesne - Paris
Autrefois, pour préciser la date, on écrivait le jour, le mois, l’année cyclique et on rajoutait le nom de l’Empereur régnant. De nos jours, la vie moderne ne peut pas se passer du calendrier solaire. Cependant les fêtes traditionnelles, les cérémonies religieuses, les pèlerinages, les foires, les jours de marché, les jeux populaires à la campagne, sans parler des sciences divinatoires, les horoscopes et de la géomancie, continuent à garder le calendrier lunaire. La fête du Têt illustre l’attachement à cet usage.

La fête du jour de l’An Lunaire porte le nom du « Têt Nguyên Dan ». Le terme « Têt » vient de « Tiêt Lê », c'est-à-dire « Fête saisonnière ». L’expression « Nguyên Dan » veut dire « Première Aube de l’Année ». Tous les ans, les vietnamiens, en quelque lieu qu’ils se trouvent, dans leur pays ou à l’étranger, célèbrent la Fête du Têt avec ferveur. C’est le premier jour de l’année, mais c’est aussi la fête du Printemps, la fête du Renouvellement du Ciel et de la Terre, la fête de la nouvelle rencontre du Yang et du Yin. Tout recommence à l’aube de ce jour béni. La veille on voulait exécuter tous les projets, liquider toutes les affaires en suspens pour aborder une nouvelle étape de son existence avec confiance et sérénité. A minuit, heure solennelle du passage de l’ancienne année à l’année nouvelle (Giao Thua), on semble oublier le passé pour ne regarder que l’avenir.
Comme la nature, la vie humaine se renouvelle. De même que les arbres portent des feuilles et les fleurs nouvelles, de même l’homme doit avoir un esprit et un cœur nouveaux. Les vêtements neufs qu’on porte ce jour là et le comportement de soi à l’égard des autres traduisent le nouvel état d’âme.
La maison (Nha) montre son nouveau visage : on l’orne de belles fleurs et surtout de branches de pêcher, symbole du printemps (hoa mai). Les murs sont couvert de bandes de papier rouge, sur lesquelles sont tracées avec art les sentences parallèles en idéogrammes (Câu dôi do). D’autres caractères expriment les vœux du Printemps (Cung Chuc Tân Xuân) ou le souhait des « trois innombrables » (Tam Da : Bonheur, Prospérité, Longévité –Phuc, Lôc, Tho). Les membres de la famille se réunissent pour présenter les vœux aux parents qui leur offrent des friandises notamment le gâteau traditionnel de riz gluant (banh chung). Le pays entier salue avec allégresse le retour de la Nouvelle Année, en brulant des pétards, dont les débris de papier jonchent le sol en formant un beau tapis rouge devant la maison.
Après les souhaits traditionnels, les visites et les réjouissances, c’est l’inauguration du travail de la nouvelle année. Les autorités publiques leurs sceaux officiels (Khai but). Le laboureur inaugure sa charrue qui, en remuant la terre nouvelle, donnera de belles moissons. L’artisan inaugure ses outils qui lui permettront de réaliser de nouveaux travaux. Le commerçant inaugure son fonds de commerce où rayonnera une nouvelle prospérité. Le Têt est à vrai dire la Fête du Renouveau.
C’est pourquoi des précautions doivent être prises pour que le jour de l’An se passe dans toute sa splendeur et sans aucun heurt. Beaucoup de vietnamiens croient que le premier jour exercera une certaine influence sur le reste de l’année. Cette croyance n’exclut pas la superstition, mais elle ne manque pas non plus de noblesse et de générosité. La nuit du « Giao Thua » est encore appelée « Nuit de l’effacement des mauvaises habitudes » (Dêm Tru Tich). Chacun s’efforcera, à partir de minuit, d’être un « homme nouveau » en ses paroles et en ses actes. On échange que de bons propos, on ne dit pas d’injures, de peur que celui qui les reçoit ne soit injurié durant l’année, et que celui qui les profère ne soit incité à dire toujours des paroles malveillantes. On se montre bon et généreux pour que toute l’année respire le parfum de ses bonnes actions. Les personnes en deuil s’abstiennent de rendre des visites, car la première visite (Xông dât) pourra apporter aux amis le bonheur ou le malheur, selon la qualité et la situation du visiteur.
Dès l’aube, on s’apprête à percevoir, dans les cris des animaux, des présages pour la nouvelle année. Le beuglement d’un bœuf ou d’un buffle annonce un travail fructueux et une bonne récolte ; le chant d’un coq n’est pas un bon présage, car il picote les grains ; les gazouillements des oiseaux donne la joie aux familles ; le hennissement d’un cheval est le signe de la prospérité ; le miaulement d’un chat entraîne les maladies ; le croassement d’un corbeau annonce la tristesse et le deuil.
Mais il faudra surtout préserver sa demeure de la malveillance des esprits pernicieux et jaloux qui veulent troubler la paix des hommes. Selon la coutume, pour les éloigner, on suspend sous le toit une touffe d’armoise, et on trace à la chaux sur le pas de la porte d’entrée des arcs, des flèches, des formes symboliques rondes et carrées. L’instrument d’exorcisme le plus pittoresque est « l’Arbre-Tabou » ( Cây Nêu ), C’est une perche de bambou plantée au milieu de la cour, au sommet de laquelle on attache des feuillages, des rubans rouges, des plumes, une lanterne et un cerceau où sont suspendus de petits objets étincelants en terre cuite représentant en particulier les poissons. Cette perche, suisvant une autre opinion, a un second usage qui est d’aider les ancêtres à retrouver la maison de leurs descendants, quand ils reviennent participer à leur fête.
Car le Têt n’est pas seulement la fête des vivants, mais encore la fête des morts.
C’est le culte des ancêtres qui donne au Têt sa signification profonde. En leur honneur la fête est célébrée avec une grande solennité et avec toute la ferveur de la piété filiale, dans un sentiment de joie et de reconnaissance. Aussi le Têt est-il par excellence une fête religieuse. Il est précédé, huit jours auparavant, par la cérémonie au Génie du Foyer (Tao Quân) qui a lieu le 23e jour du 12e mois lunaire. Cette cérémonie est inspirée de la croyance taoïque, selon laquelle le Génie Protecteur doit, à cette occasion, monter au ciel pour rendre compte au Seigneur Céleste de tout ce qui s’est passé dans la famille durant l’année qui va achever. Sur sa demande, ceux qui sont bons recevront la bénédiction céleste, tandis que ceux qui ont une mauvaise conduite subiront des châtiments aux cors de l’année nouvelle. D’après la tradition, la famille lui offre, avant son départ, un équipement de voyage en papier or et d’argent comprenant une robe de cour, une toque, des bottes et une carpe qui lui servira de monture. Tous ces objets sont déposés sur l’autel des ancêtres. Ils seront brûlés après la cérémonie pour être acceptés par le Génie.
Lorsque le Têt arrive, tous les membres de la famille se réunissent devant l’autel, à la première heure de l’année nouvelle, c'est-à-dire à l’heure du « Giao Thua », pour accueillir les ancêtres (Ruoc Ong Ba). Le chef de famille leur souhaite la bienvenue, exprime le bonheur des siens de les retrouver et les prie de recevoir les offrandes. On prosterne et on s’incline plusieurs fois devant l’autel comme s’ils sont présents, et on les brûle les pétards en signe de joie. Durant les jours de fêtes, les ancêtres demeurent parmi leurs descendants pour recevoir l’hommage de leur respect et de leur attachement.
Citation :
Le peu que je sais, c'est à mon ignorance que je le dois. - Sacha Guitry


16/12/2009

L'identité culturelle vietnamienne



Une identité culturelle défendue au fil des siècles

En 2007 tenait à l'Université des sciences sociales et humaines de Hanoi le 2e colloque franco-vietnamien de psychothérapie, sur le thème de la culture face à la mondialisation. Le chercheur culturel Huu Ngoc (*)nous rappelle que l'identité culturelle vietnamienne s'est nourrie de nombreuses influences sans jamais perdre son identité.

"Avant de comprendre la culture du Vietnam, il faut commencer par le début, c'est-à-dire par comprendre ce que signifie +Vietnam+. Le nom de ce pays est composé de 2 mots : Viêt, qui désigne l'ethnie Viêt, et Nam, qui signifie Sud. L'ethnie Viêt représente 86% de la population de ce pays. Le Vietnam est donc le pays des Viêt du Sud. De la même façon, Yougoslavie est composée de Yougo qui signifie Sud et de Slavie qui désigne les Slaves, ce qui donne les Slaves du Sud. La question qui se pose est : que sont devenus les Viêt du Nord ? La réponse est : ils ont disparu ! Ou plus exactement, ils sont devenus Chinois. Donc qu'est-ce qu'un Vietnamien ? C'est un homme de l'ethnie Viêt qui ne voulait pas devenir Chinois, qui ne veux pas devenir Chinois, et qui ne voudra jamais devenir Chinois !" C'est ainsi que Huu Ngoc introduit son sujet "L'identité culturelle : quel enseignement tirer du modèle vietnamien ?"

Selon M. Ngoc, une erreur courante consiste à croire que la culture vietnamienne est un appendice de la culture chinoise, de même que le Vietnam serait un appendice de la Chine. Mais en y regardant de plus près, on s'aperçoit qu'il y a là 2 cultures distinctes. Par exemple, la culture vietnamienne ancestrale possède un élément en commun avec le Sud de la Chine, le Laos, le Cambodge, la Thaïlande, la Malaisie, l'Indonésie, etc., c'est-à-dire avec tous les pays subtropicaux d'Asie du Sud-Est, mais pas avec la Chine ancienne du Nord : c'est le tambour en bronze. "Dans ces régions, la culture du riz en terrain submergé nécessitait beaucoup d'eau et lorsque la pluie ne venait pas, les paysans se servaient de tambours en bronze pour invoquer la clémence du Seigneur de la pluie. La culture traditionnelle chinoise se fonde sur une agriculture de terrain sec, ce qui a impliqué de nombreuses autres différences par la suite. D'ailleurs on dit que la Chine s'est développée autour du fleuve Jaune et le Vietnam autour du fleuve Rouge", raconte Huu Ngoc.

Le chercheur culturel illustre le développement de la culture vietnamienne par un arbre dont le tronc serait la culture ancestrale et les 4 branches, les grandes périodes d'influences extérieures. La première pierre de la culture vietnamienne (le tronc), remonte à plus de 1.000 ans av. J.-C. On peut observer encore aujourd'hui des spécificités vietnamiennes qui se sont perpétrées dans les campagnes. Par exemple, comme la culture du riz nécessite 2 fois plus de place que d'autres types de culture (car le riz est repiqué), l'élevage n'a pas été très développé, ce qui se traduit par une alimentation contenant moins de viande que chez les Occidentaux. En Europe où l'on cultive le blé et où les terrains plats sont nombreux, les animaux sont traditionnellement élevés dans des pâturages. Autre spécificité ancestrale du Vietnam, ce sont toujours les femmes qui plantent le riz, car elles sont censées lui transmettre leur fécondité… Huu Ngoc ajoute que "les femmes vietnamiennes portaient des jupes, contrairement aux Chinoises qui portaient des pantalons. Pendant les 12 siècles de présence chinoise, les Vietnamiennes devaient porter des pantalons pour paraître civilisées, mais la résistance culturelle a fait qu'elles n'avaient cessé de porter des jupes. Ce n'est que dans les années 20, pendant la colonisation française, que les femmes vietnamiennes se sont mises à porter des pantalons. Mais aujourd'hui, avec la mode, les jeunes femmes mettent à nouveau des jupes !". "Ce qui est resté de la culture ancestrale vietnamienne, ce sont aussi les cent feuilles de bétel que la famille du futur marié offre à la famille de sa promise…".

Rôle important de la langue vietnamienne

Selon Huu Ngoc, la langue joue également un rôle très important dans la constitution de l'identité vietnamienne : "Certes, de 60% à 70% de mots de notre langue proviennent du chinois, mais si nous perdions les 30% de mots vietnamiens qu'il nous reste, nous perdrions l'unicité de notre identité culturelle, et notre culture serait absorbée par la culture chinoise. Il est arrivé que Hô Chi Minh trouve des expressions vietnamiennes composées de plusieurs mots d'origine chinoise et de changer ces mots par d'autres vietnamiens pour favoriser la pureté et l'originalité de la langue vietnamienne. C'est un peu ce qu'il se passait en France au 16e siècle lorsque la langue française commençait à se développer." Une langue ancestrale qui a permis de conserver les mythes fondateurs du Vietnam. Des croyances ont ainsi traversé les âges et perdurent encore aujourd'hui : l'animisme, le culte de la fécondité, de la mort, des ancêtres, la croyance aux génies, etc. Contrairement à celles de la Chine, les divinités vietnamiennes étaient en majorité féminines. Avant l'arrivée des Chinois au 2e siècle av. J.-C., le rôle de la femme était prépondérant au Vietnam. La société était à moitié matriarcale (sous l'autorité de la mère).

Sur ce tronc culturel originel sont venues du monde entier des influences que l'on peut classer en 4 ensembles principaux : l'influence chinoise, la colonisation française, les 30 années de révolutions et de guerres et le Dôi Moi (Renouveau). Huu Ngoc explique : "La Chine a conquis le Vietnam au 2e siècle av. J.-C. et elle l'a occupé jusqu'au 10e siècle apr. J.-C.. Les Viêt du Nord sont devenus Chinois en l'espace de 12 siècles mais la culture des Viêt du Sud a résisté. Au 18e siècle, les Vietnamiens ont créé leur propre écriture à partir de la langue chinoise et de leurs dialectes ancestraux. L'influence chinoise a cependant perduré jusqu'en 1945, et elle existe encore de nos jours." L'apport culturel de la présence française concerne essentiellement les sciences, notamment les sciences appliquées (électricité, locomotives, etc.). Mais les Français ont également introduit la notion de l'individu et du "moi" dans la philosophie vietnamienne. Le pronom personnel vietnamien tôi correspondant au "je" français n'existe que depuis les années 20. Cette notion d'individu était très différente des préceptes confucianistes hérités de la présence chinoise, mais elle a permis à la littérature et à la poésie de se développer avec l'expression des sentiments intimes et des pensées personnelles…

Selon Huu Ngoc, les 30 années de révolutions et de guerre ont aussi influencé la culture vietnamienne : "C'est l'arrivée du marxisme qui était pour Hô Chi Minh un moyen de réaliser l'indépendance de son pays. Cette volonté d'indépendance lui a d'ailleurs valu la méfiance de Staline et de Mao, mais cela ne l'a pas empêché de réussir à unifier le Vietnam sans détruire l'identité culturelle de son peuple." La période du renouveau a également apporté son lot d'influences extérieures à la culture vietnamienne. "C'est l'apparition du secteur privé, de la notion de concurrence… Le Vietnam s'est développé dans le sillage de la mondialisation et pour mener à bien ce développement des règles ont été posées : nous devons bâtir un pays assez riche, pour ne pas revivre, par exemple, la famine de 1945 ; un pays assez fort pour se défendre ; un pays équitable, avec ni trop de riches ni trop de pauvres ; un pays qui respecte l'individu, et surtout, un pays qui défend son identité culturelle, comme il l'a toujours fait au fil des siècles."

Lorsque 2 cultures se rencontrent, une culture dont l'identité est faible peut être entièrement assimilée et remplacée par l'autre. Mais lorsque les identités culturelles sont fortes, il y a un phénomène d'acculturation, c'est-à-dire que les cultures prennent chacune à l'autre ce qui leur semble bon et rejettent ce qui ne leur conviennent pas. M Ngoc conclut son propos en disant que c'est de cette façon que la culture vietnamienne a évolué sans jamais perdre ses racines, elles a puisé à l'extérieur ce qui lui semblait bon.

Par Grégoire Barrault - Le Courrier du Vietnam - 26 juillet 2007

(*) Présentation de M. Huu Ngoc : Écrivain, journaliste, chercheur de culture, traducteur, président de différentes et prestigieuses associations culturelles, Huu Ngoc est un passeur de la culture vietnamienne dans le monde", a souligné Hubert Olié, attaché culturel de l'ambassade de France au Vietnam, directeur délégué du Centre culturel français de Hanoi.
Né en 1918 à Hanoi dans une famille originaire de la province de Bac Ninh (Nord), Huu Ngoc se dote d'une rare érudition et d''une vaste connaissance des langues étrangères (français, anglais, allemand et han-idéogrammes chinois). Ce chercheur a présenté une série d''œuvres sur les cultures étrangères : Portrait de la culture française, Un coin de ciel nordique, Culture suédoise, Dossier sur la culture américaine, Portrait de la culture japonaise, Clés pour connaître et comprendre la culture lao, etc.

Pour présenter la culture vietnamienne aux étrangers, Huu Ngoc a écrit plusieurs livres : Anthologie de la littérature vietnamienne, Portrait de Hanoi, Chansons populaires vietnamiennes... et publié beaucoup d''articles dans Vietnam News et le Courrier du Vietnam. Ces articles ont été rassemblés et publiés en 1995 dans l''ouvrage Esquisses pour un portrait de la culture vietnamienne qui a été offert en cadeau aux chefs d''États et aux participants du 7e Sommet de la Francophonie tenu en 1997 à Hanoi.

Ainsi, parlant de Huu Ngoc on dit que c''est une "travée du pont culturel entre le Vietnam et le monde". Depuis plus d''un demi-siècle, il fait ce travail sans arrêt. Il a également dirigé plusieurs revues : Le Vietnam en marche, Études vietnamiennes et Vietnam cultural window, ainsi que les Éditions en langues étrangères (actuellement les Éditions Thê Gioi). Malgré le poids de ses 89 ans, Huu Ngoc est actuellement président de 2 Fonds culturels (Suède-Vietnam et Danemark-Vietnam), ayant pour but de préserver les patrimoines traditionnels et de venir en aide aux enfants issus d'ethnies minoritaires du pays.

Certains prix de Huu Ngoc :
- Médailles du Combattant et de l'Indépendance
- Médaille de l''Étoile du Nord de la Suède
- Palmes Académiques et Mot d''or de la France


Voir aussi ICI

05/10/2009

Thiếu phụ Nam Xương

Légende d'autrefois du Viêt Nam

Thiêu phu Nam Xuong ou La Femme de Nam Xuong

Une terrible méprise -

Autrefois, il y avait un couple qui vivait dans un bonheur parfait. Il venait d'avoir un bébé lorsque la guerre éclata. Le mari fût enrôlé et envoyé combattre aux frontières. Jour et nuit, elle attendait le retour de son mari en puisant toute sa force dans la présence de son enfant. Celui-ci grandissait et commençait à parler. Un soir, un violent orage éclata. Le tonnerre était tellement assourdissant et faisait trembler les fenêtres et les portes. Pris de panique, l'enfant se mit à hurler. Pour le calmer, sa mère lui dit que son père était là et le protégeait. Elle eut l'idée de montrer son ombre sur le mur en lui disant: "N'aie pas peur, voilà ton père". L'enfant regarda l'ombre et lui dit "Bonsoir, papa". Rassuré, l'enfant s'endormit. Depuis ce jour, l'enfant eut l'habitude de réclamer son père et de dire à ce dernier "Bonsoir" avant son coucher, ce qui obligea la femme à se pencher tous les soirs devant la lampe pour créer son ombre.

La guerre se termina enfin. Le mari revint à la maison. L'homme découvrait avec tendresse et émotion l'enfant qu'il avait quitté quand il était encore bébé. Au lieu d'embrasser son père, l'enfant le repoussa avec virulence: "Laissez-moi tranquille, vous n'êtes pas mon père. Celui-ci ne vient que la nuit". Le mari, assommé de douleur et blessé dans son amour propre, crut que sa femme le trompait avec un autre homme et décida de ne pas l'interroger. Il se montra dès lors très froid et distant sans se préoccuper ni de l'enfant ni de sa femme qui continuait à lui témoigner son amour. L'incompréhension incita l'homme à s'en aller un beau jour sans laisser aucune adresse. Les jours passèrent, la femme inquiète, se posait des questions sur l'attitude de son mari et continuait à attendre son retour. Malheureusement, la tristesse et le désespoir s'emparèrent un beau jour de cette jeune femme. Elle décida de mettre fin à ses jours en se noyant dans la rivière après avoir confié son enfant à ses proches. Ayant appris la mort de sa femme et pris de remords, l'homme revint à la maison. Le soir, lorsqu'il alluma la lampe, son fils content de voir apparaitre son ombre sur le mur, s'écria: "Voilà mon papa". L'homme comprit alors sa terrible méprise. Le lendemain, il emmena son fils au bord de la rivière pour implorer le pardon de sa femme. L'homme lui promit de rester seul jusqu'à la fin de sa vie pour s'occuper de l'enfant et qu'aucune autre femme ne la remplacerait dans son cœur.

Source : http://www.nguyen-trong.com/index.html



Thiếu phụ Nam Xương - Une terrible méprise
envoyé par anhbe. - Clip, interview et concert.


07/09/2009

“Immigrés de force, les travailleurs indochinois en France 1939-1952”, par Pierre Daum

immigres,indochinois

Après soixante-dix années de silence, voici révélée une page enfouie de l’histoire coloniale française en Indochine : l’utilisation, dans des conditions parfois proches de l’esclavage, d’une main-d’oeuvre « indigène » en métropole. Pierre Daum est parti à la recherche d’acteurs encore vivants de cet épisode si peu « positif » de notre passé colonial, afin de recueillir leurs témoignages. Il nous livre le résultat de quatre années de recherche dans l’ouvrage Immigrés de force. Les travailleurs indochinois en France (1939 - 1952)publié aux éditions Solin/Actes Sud, - préface de Gilles Manceron [1].

En 2006, le film Indigènes, de Rachid Bouchareb, avait déjà révélé un aspect peu connu de l’usage des peuples colonisés comme tirailleurs lors de la Seconde Guerre mondiale. Or, à cette époque, la France n’avait pas seulement besoin de soldats, mais aussi d’ouvriers, afin de remplacer dans les usines d’armements les travailleurs français mobilisés.

Pour les travaux les plus pénibles, ceux du maniement des poudres, la France fit venir en 1939 vingt mille Indochinois de sa lointaine colonie d’Extrême-Orient. Recrutés pour la plupart de force (à la différence des tirailleurs), débarqués à la prison des Baumettes à Marseille, ces hommes furent répartis à travers la France dans les entreprises relevant de la Défense nationale. Bloqués en métropole pendant toute la durée de l’occupation allemande, logés dans des camps à la discipline très sévère, leur force de travail fut louée pendant plusieurs années par l’État français à des sociétés publiques ou privées – on leur doit le riz de Camargue –, sans qu’aucun salaire réel ne leur soit versé.

Ce scandale se prolongea bien après la Libération. Renvoyés vers le Vietnam au compte-goutte à partir de 1946, ce n’est qu’en 1952 que les derniers de ces hommes purent enfin revoir leur patrie. Un millier fit le choix de rester en France.
[2]

ICI pour lire la préface de Gilles Manceron.


[1] Pierre Daum, Immigrés de force. Les travailleurs indochinois en France (1939 - 1952), éd. Solin/Actes Sud, coll. Archives du colonialisme, parution le 20 mai 2009, 288 pages.

[2] Additif par mes soins.

Les rapatriés en 1952 en possession de la carte CGT, c'est à dire tous, se sont vus emprisonnés au Cap St Jacques juqu'en 1954.


A titre d'info, mon oncle maternel était aussi embrigadé de force pour la guerre de 14/18. Je ne connais pas son histoire car j'étais trop petit, je me rappelle seulement qu'il disait : "Il fait très froid en France et de la boue partout" ... Il avait une photo accrochée au mur habillé en poilu.

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Citation

Il faut toujours connaître la vérité, et parfois la dire.

[ Khalil Gibran ]







13/07/2009

Poèmes - Bài thơ_Hàn Mặc Tử.

Depuis longtemps je ne suis pas venu par manque de courage, il fait trop chaud et puis j'ai périodiquement mal au crâne. C'est peut-être à cause de la chaleur ?

Je voudrais aujourd'hui rendre hommage à ce grand poète HMT qui nous a quitté trop tôt. C'est l'un de mes poètes préférés. Bien sûr, ils sont légions au Viêt Nam, il faudrait des années pour tous les citer.
Je devais en principe mettre les poèmes avec mais cela serait pour une autre fois.
Je n'ai plus grand chose à rajouter, il suffit de les écouter.


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" Le bonheur est un rêve d'enfant, réalisé à l'âge adulte! "
- Sigmund Freud -

01/06/2009

Đôi Mắt Thuyền Độc Mộc - Nhạc Võ Tá Hân - Thơ Phạm Thiên Thư

Ces derniers temps, je suis en manque d'idée, d'inspiration et surtout d'envie alors qu'il y a des milliers de choses à dire ou à raconter sur mon pays natal.
Pour palier à cela, je n'ai pas d'autre idée que de vous faire écouter et voir cette vidéo que je trouve magnifique.